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Le choix de la maison d’édition associative

Lorsque l’on a lancé le formulaire d’étude de marché en août dernier afin de mieux connaître notre public, nous avons reçu cette question :

J’ai du mal à comprendre la plus-value de l’association par rapport à l’auto-édition. Un meilleur accompagnement des auteurs ? Plus de visibilité pour eux ? Un partage entre les auteurs ? Et par rapport à une maison d’édition classique non plus : moins cher pour les auteurs ? Peut-être à clarifier

Cette remarque nous a un peu prises au dépourvu, pourtant, elle nous a confirmé l’une de nos remarques : le monde de l’édition est trop peu connu

Commençons par le plus simple si vous le voulez bien 🙂

Pourquoi rejoindre une maison d’édition plutôt que de s’auto-éditer ?

Ici, je pose la question de manière générale et pas uniquement en ciblant notre association. Tout d’abord, il faut bien comprendre que les métiers d’editeur et d’auteur sont deux identités bien distinctes. Certes le second peut faire seul tout le travail de l’autre. Mais cette démarche signifie qu’il devra mettre en parallèle son activité principale. 

Prenons un exemple concret dans le monde que nous connaissons tous 🙂 Je suis développeur web. Je suis capable de faire moi-même mon pain. Évidemment, ça va me prendre plus de temps que si j’allais tout simplement l’acheter à la boulangerie. Il y a fort à parier que mon pain sera moins bon que celui de mon boulanger. Enfin, pendant que je fabrique mon pain, eh bien, je ne code pas et donc, j’entraîne une perte de revenu. Cette comparaison peut faire sourire, mais c’est exactement la même chose avec l’éditeur et l’auteur.

Le travail d’un auteur, c’est d’écrire. C’est de laisser ses personnages l’embarquer dans leur monde et l’auteur doit retranscrire leurs histoires.

Le travail de l’éditeur va être d’embellir l’ouvrage de l’auteur une fois celui-ci terminé. Il se mettra alors en relation avec un illustrateur pour habiller le livre d’une jolie couverture. Il prendra ensuite contact avec un correcteur pour traquer les fautes et maladresses du manuscrit afin qu’il soit parfait. Pour finir cette mise en beauté, il sollicitera l’aide d’un maquettiste pour mettre en page le livre afin de l’envoyer à l’impression. Car oui, c’est aussi l’éditeur qui passe le bon de commande à l’imprimeur qu’il aura au préalable démarché pour trouver le meilleur rapport qualité / prix. Une fois le livre prêt, qui s’occupe de sa diffusion, de sa distribution et de sa promotion ? L’éditeur bien sûr ! Et pendant ce temps, que fait l’auteur ? Il écrit 🙂 

On lit parfois que l’auto-édition est la solution de facilité pour les auteurs qui n’arrivent pas à percer. Je ne suis pas d’accord avec cette remarque. Faire le choix de s’auto-éditer, c’est mettre entre parenthèses ce qu’on aime faire pour s’occuper de tous les à-côtés qu’on n’apprécie pas forcément et qu’on ne maîtrise parfois pas (beaucoup d’auteurs auto-édités réalisent eux même leur couverture, leur correction et leur mise en page).

Pour résumer, rejoindre une maison d’édition c’est déléguer à un tiers toute la préparation, la mise en valeur et la promotion de son livre. C’est se soulager de toutes ces étapes. C’est garder du temps pour continuer à écrire.

Une association plutôt qu’une entreprise ?

Cette partie est un chouilla plus délicate et, pour le coup, nous ne pouvons pas faire de généralité. De ce fait, nous allons vraiment parler de notre point de vue au moment où nous avons décidé de créer Un Phare dans la Nuit.

Lorsque tu veux créer une entreprise (même une TPE), il est indispensable d’avoir des ressources, un financement parfois important. Tu prends aussi le risque de tout perdre si ton projet ne décolle pas. En tout honnêteté, ni Marie ni moi n’avions d’argent à investir dans le projet (en tout cas, pas autant) et aucune de nous ne voulait prendre le risque de se lancer dans une telle entreprise. Cependant, ce choix de structure juridique ne nous dispense pas de payer des impôts (impôts sur les sociétés et TVA).

En parlant ensemble du projet, une chose nous a frappées : notre but n’est pas de gagner de l’argent. Notre but est de proposer une prestation de service à des auteurs qui ont du talent mais qui n’arrivent pas à se faire éditer et qui ne désirent pas se lancer dans l’aventure de l’auto-édition (pour toutes les raisons citées plus haut). Après beaucoup de recherches (et de galères, mais ça, je pense qu’on en reparlera plus tard), nous avons jugé que le statut d’association correspondait le plus à nos objectifs. 

Notre but n’étant pas le profit, nous avons juste besoin d’un fond de roulement nous permettant d’éditer de nouveaux ouvrages et de mettre en place des projets en rapport avec l’association (comme la participation à des salons par exemple). De ce fait, nous pouvons accorder un pourcentage de droits d’auteur plus important aux personnes qui signent avec nous que ce que pourrait leur proposer des maisons d’éditions plus classiques.

De plus, le statut d’association nous permet de faire des appels aux dons dans le cas où un projet imprévu viendrait à apparaître. Mine de rien, ce statut nous permet une assez grande souplesse dans notre gestion.


Le choix d’association n’est donc pas le fruit du hasard ni la solution de facilité. Il a été réfléchi durant un long moment et nous avons souvent pesé le pour et le contre (surtout quand la question “est-ce que nous sommes bien une association à but non lucratif ?” s’est posée).

Nous espérons que ces éclaircissements auront été utiles. Une fois encore nous sommes disponibles pour échanger soit dans les commentaires ci-dessous, soit sur nos réseaux sociaux ou par mail. On ne veut aucun tabou entre nous, alors n’hésitez surtout pas à nous poser ce genre de questions auxquelles nous répondrons avec plaisir.

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